Switcher : Revival de la marque de vêtements suisse
Posté par Melvin Joss le 15 octobre, 2025Blick, 15.10.2025 / Milena Kälin - Images Philippe Rossier
"Nous voulons ouvrir dix magasins en propre"

Vous souvenez-vous de la marque de vêtements suisse Switcher ? Celle dont le logo est une baleine jaune ? Certes, la marque de vêtements a fait faillite en 2016 - mais quatre ans plus tard, un ancien collaborateur - Marc Joss (49 ans) - a redonné vie à Switcher. Et le nouveau directeur a de grands projets.
"En décembre, nous ouvrirons notre premier magasin à Winterthur ZH", révèle Joss dans un entretien avec Blick. En mars prochain, une deuxième filiale devrait déjà ouvrir ses portes à Rheinfelden AG. Des études sont également en cours à Genève, Saint-Gall ou Lucerne. "Nous voulons ouvrir dix magasins en propre en l'espace de deux ans", déclare le CEO.
L'ouverture à Winterthour n'était pas prévue ainsi - mais la possibilité s'est présentée spontanément. "Il faut parfois réaliser de tels projets sous la pression du temps - sinon on ne le fait pas du tout", estime Joss. L'action spontanée est également liée à un certain risque - "mais cela fait partie du jeu".
Départ à zéro
Lorsque Joss a redonné vie à la marque en 2020, il est parti de zéro. Personne n'avait attendu le renouveau de Switcher : "Nous ne pouvions plus prendre de parts de marché", explique Joss. Il s'attendait d'abord à une croissance plus rapide - mais la pandémie de Corona est venue contrecarrer ses plans. En même temps, la confiance des commerçants dans la marque ressuscitée faisait défaut.
Cette année, Switcher a connu une croissance supérieure à la moyenne. L'entreprise réalise la plus grande partie de son chiffre d'affaires avec sa propre boutique en ligne. "Le commerce en ligne a sauvé notre entreprise", explique Joss. Depuis deux mois, on trouve également les vêtements sur Zalando Suisse - mais Switcher s'occupe elle-même de l'expédition et des retours. On trouve également les produits en ligne chez Digitec Galaxus ou Brack.ch. En stationnaire, les vêtements sont en vente chez une cinquantaine de commerçants.
"A moyen terme, nous visons un chiffre d'affaires de plus de 5 millions de francs", déclare Joss. Avant la faillite, le chiffre d'affaires était de 35 millions. Avec ses propres magasins, le CEO veut maintenant faire grimper le chiffre d'affaires du commerce stationnaire : "Notre objectif pour les deux prochaines années est de 40 pour cent". Actuellement, la part du chiffre d'affaires réalisée en stationnaire est d'environ 15 pour cent.
Avec cette ouverture, Joss répond à un besoin de la clientèle : "Les gens sont de plus en plus souvent en déplacement hybride. Ils veulent certes commander les vêtements en ligne - mais aussi pouvoir les essayer quelque part".
Des T-shirts aux vestes de pluie sans plastique
L'assortiment se compose de basiques et de collections saisonnières. Des t-shirts comme "Bob" existent déjà depuis 30 ans, en 20 couleurs et 8 tailles différentes. La collection d'hiver comprend également des vestes doublées - ainsi que le fameux onesie pour des heures de confort.
En décembre, Switcher lance deux nouvelles vestes de pluie - fabriquées en Chine. Ce pays est connu dans le monde entier pour ses produits de fast-fashion. Mais les vestes Switcher ne contiennent pas de plastique et sont fabriquées de la manière la plus durable possible. "Je suis un adversaire véhément des fournisseurs à bas prix comme Temu ou Shein", explique Joss.
Pour le reste, l'entreprise, qui est désormais basée à Frick AG, produit exclusivement en Inde. "C'est un circuit fermé - même le coton vient de là-bas", explique Joss. Le produit fini arrive ensuite en Suisse par bateau. Ici, quatre employés fixes et quatre employés temporaires s'occupent des marchandises. Deux apprentis font également partie de l'équipe.
Actuellement, Switcher réalise environ 50 pour cent de son chiffre d'affaires avec des clients commerciaux et des vêtements de travail personnalisés. Mais Joss ne s'attend pas à une grande croissance dans ce domaine : "Le marché est extrêmement concurrentiel". C'est justement pour cette raison qu'il est si important pour lui d'être présent avec ses propres magasins.
Il reste maintenant au CEO un peu moins de deux mois avant l'ouverture de son premier magasin à Winterthour. Joss se montre confiant : "Pour l'instant, nous sommes encore un peu dans la mouise - mais cela va toujours plus vite que prévu".
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